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    Etudes d'histoire et de philosophie des sciences concernant le vivant et la vie, Georges CANGUILHEM, 1994,  
      Librairie philosophique J.Vrin,  
       
        Cet ouvrage, qui appartient à la décennie   la plus brillante de la vie   intellectuelle française au cours du   siècle dernier, fit événement. Il   consacrait de manière définitive la   réputation de Georges Canguilhem   maître théoricien de l’épistémologie   historique, il articulait une   lecture aujourd’hui canonique de la   pensée bachelardienne et il offrait   une série d’études bientôt tenues   pour exemplaires. 
          Aux spécialistes   il proposait, dans des écrits appelés à   devenir des références obligées,   une réflexion sur l’objet et les   exigences de la pratique de l’histoire   des sciences. Il leur   soumettait aussi, requises par les progrès alors   éclatants de la   nouvelle biologie moléculaire, des méditations sur la   nature du vivant   et sur les ressorts de son activité. Acte intrépide,   car s’y   trouvaient mis en examen les fondements même de la philosophie     biologique qui avait conféré à la pensée de Canguilhem son originalité     propre.tab 
          Ce livre offrait aussi une douzaine d’études accessibles à   un   public beaucoup plus large, illustrant les audaces, les difficultés   et   les accomplissements de grandes figures du passé de la science,     Galilée, Claude Bernard, Auguste Comte ou Darwin. Aptes, du fait de leur     parfaite lisibilité, à servir d’initiation au domaine de l’histoire   des   sciences et d’introduction à la pensée de leur auteur, ces études     pourtant n’ont cessé d’alimenter aussi la réflexion de chercheurs     chevronnés tant elles recèlent, sous leur simplicité d’approche, aperçus     inattendus et profondeur de pensée. 
          Pensée réflexive, la philosophie   de Canguilhem s’affirme   toujours militante, souvent polémique même.   Plusieurs de ses écrits   réunis ici, notamment des additions des années   1970 et 1980, voulues   par lui, s’avèrent effectivement de véritables   interventions   philosophiques qui questionnent l’identité de la   psychologie, la   responsabilité du chercheur, de l’expérimentateur et,   éminemment, les   valeurs du médecin. 
    Canguilhem, pour qui la méthode   expérimentale elle-même est « une   idée pour une éthique », n’attendait   pas moins de l’histoire des   sciences et de la philosophie. Comme il   écrivait à propos de Galilée :   le compromis n’est pas une méthode   recevable; plutôt une source   d’inquiétude.
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